Pimp My Esidoc

Fais « tudumer » ton e-sidoc

Toi aussi, tu rêves de transformer ton e-sidoc en bookflix, mais tu as la flemme ? Pas de soucis, voici la solution (presque) clé en main pour faire « tudumer » le portail documentaire de ton CDI !


Bookflix, c’est quoi ?

Mur physique ou virtuel imitant les codes visuels de la célèbre plateforme de streaming vidéo Netflix, le bookflix est une pratique de valorisation de fonds documentaire devenue virale ces dernières années. Apparu dans des établissements de lecture publique dans le Maryland (États-Unis), son nom vient de la contraction de book (« livre » en anglais) et de Netflix.

Sauf que …. Bookflix est une marque déposée depuis 2007 et créée par la maison d’édition américaine Scholastic (à qui on doit entre autres choses la publication de la trilogie Hunger Games de Suzanne Collins). Bien avant d’être une méthode de valorisation documentaire prisée par les professionnels du livre, Bookflix est une plateforme de streaming de livres à destination du jeune public valorisant ses contenus à travers des sélections thématiques centrées sur les intérêts de ses utilisateurs.

This is … Bookflix par Scholastic (capture d’écran 2023)

Il ne faudrait pas voir dans le nom « Bookflix » un clin d’oeil au géant du streaming (lors du lancement de Bookflix en 2007, Netflix débutait sa conversion dans la vidéo en stream). Si similitude il y a dans les noms, il s’agit vraisemblablement d’un hasard dû à la formation de mots-valises reposant sur une proximité phonétique: Netflix vient de contraction de net (le web) et de la transcription phonétique de flicks signifiant « films » en argot; alors que Bookflix se forme de book et du verbe to flick qui se traduit par « feuilleter ».

Loin d’être une « création » ex nihilo des bibliothécaires du Maryland, le bookflix en tant que mur de valorisation documentaire est représentatif de son contexte culturel. Il ne faudrait donc pas exclure l’influence qu’a pu aussi avoir la plateforme Bookflix dans son émergence.


Intérêt du bookflix

Recourir au bookflix pour promouvoir les ressources de son CDI ne se restreint pas à simplement proposer des sélections visuelles et attrayantes (même si, avouons-le, ceci peut être fort jouissif). Il s’agit surtout de segmenter les contenus du fonds documentaire par l’intermédiaire d’un dispositif visuel faisant directement référence au quotidien et à la sphère domestique de ses usagers. L’objectif étant de maximiser les usages et la rentabilité des ressources mises à disposition.
En résumé, faire un bookflix, c’est appliquer des principes du marketing (et là, je viens d’écrire toute une série de gros mots !).

N.B. : Je vous rassure (ou non), mais dans les faits, il n'y a pas que le bookflix qui le fasse : sélections thématiques, classement des fictions par genre, club de lecture avec chocolat chaud, etc. sont autant de procédés renvoyant au marketing. 

Ainsi, le bookflix repose sur :

  • la réduction du paradoxe du choix : trop de choix tue le choix ! Je vous renvoie à l’excellent livre de Nicolas Beudon, Le design des bibliothèques publiques, volume 1 : le merchandising en bibliothèque (un must-have ! personnellement, il s’agit de mon livre de chevet – guide d’inspiration – aide-mémoire depuis plusieurs mois) et plus particulièrement au chapitre 5 consacré au paradoxe du choix ; mais aussi à un article (toujours par Nicolas Beudon) publié sur son blog « Le paradoxe du choix – Pourquoi le « prêt surprise » fonctionne-t-il si bien en bibliothèque ?« ,
  • la segmentation de contenus : il s’agit de découper le fonds documentaire en catégories selon différents critères, tels que le genre, l’époque, la durée, la provenance géographique, etc. Cela facilite la rechercher et la découverte de contenus par les utilisateurs (eux-mêmes segmentés afin de leur proposer des contenus ciblés).
    Paradoxalement, la segmentation n’a pas un effet de « bulle de filtre ». En utilisant, des références à forte valeur, il est possible d’augmenter la visibilité de certains ouvrages, d’ouvrir des champs de découverte et de faire sortir l’usager de sa zone de confort (par exemple, les sélections « si vous avez aimez …, alors vous aimerez ceux-ci »),
  • la familiarité : ce principe de psychologie sociale repose sur le fait que les individus considèrent plus favorablement les choses lorsqu’elles leur sont familières. Ainsi, le bookflix faisant directement référence à Netflix (objet ô combien familier) a de fortes chances d’attirer l’attention des usagers.


Pourquoi ne pas recourir à Genial.ly ou à Thinglink ?

Parmi les propositions de réalisation de bookflix, le recours à des outils de ressources interactives, tels que Genial.ly ou Thinglink, a largement été plébiscité. Pourtant, ces applications présentent plusieurs inconvénients:

  • c’est chronophage : en plus du temps passé à s’auto-former à leur usage, il vous faudra plusieurs heures de travail afin d’obtenir le résultat souhaité (intégrer les couvertures de livres, les renvois de liens, etc., c’est long …),
  • ce n’est pas exhaustif : l’affichage de votre bookflix n’offre qu’un nombre restreint de sélections (2-3 selon l’agencement choisi),
  • ce n’est pas pérenne dans le temps : sauf si votre volonté est de faire une valorisation éphémère, il faudra à chaque fois actualiser votre bookflix afin de le faire correspondre aux nouveaux arrivages de livres, à la période, à l’actualité, aux nouvelles médiations, etc. (ce qui génère un sur-coût de temps de travail),
  • ce n’est pas RGPD-friendly (cookies et tout le tralala) : certes, vous en a marre de vous entendre rabâcher que vous devez former vos élèves au numérique, mais que cela n’est pas possible à cause du RGPD. Cependant, il s’agit d’un facteur à garder en tête : Genial.ly et Thinglink utilisent des cookies,
  • ce n’est pas responsif : le recours aux outils nomades pour consulter des sites web étant élevé, il est important de garantir à son bookflix une bonne lisibilité et une bonne ergonomie quel que soit l’outil de consultation.

Je l’admets! Le titre de cette partie est assez manichéen. Il faut y comprendre qu’il est nécessaire de prendre un certain temps de réflexion avant de bien choisir son outil.

Pour cela, demandez-vous ce que vous souhaitez vraiment faire avec votre bookflix : créer une valorisation « one shoot » ou concevoir un dispositif pérenne ?


Faire un « tudum-like »

Je ne vais donc pas vous proposer de réaliser un bookflix tel qu’il est présenté sur les RSN, mais de faire un « tudum-like », c’est-à-dire de recourir aux codes visuels identifiables de Netflix et de les transposer sur E-sidoc.

Pourquoi E-sidoc ? il n'est pas nécessaire de se former à l'utilisation d'un autre logiciel/application, c'est donc un gain de temps; il est possible de le recycler et de l'enrichir quasi à l'infini en un minimum de temps; il est RPGD-friendly; il est responsif.

Pour ce « Pimp My E-sidoc », il n’y aura aucune grande révélation, car vous savez déjà tout faire !


Oui, oui! Je vous l’assure et je vais vous le prouver :

  • Step 1 : lister les catégories
    Pour démarrer, il vous en faudra une dizaine. Que cela soit « les nouveautés du CDI », « love is in the air », « dans la PAL de … », il n’y a aucun doute sur le fait que vous allez fourmiller d’idées. En cas de panne, allez jeter un oeil du côté des plateformes de streaming.
  • Step 2 : créer les sélections thématiques
    Si vous ne savez pas comment faire ou si vous avez oublié, cliquez =>ici<=
  • Step 3 : présenter l’espace
    En page d’accueil ou dans un espace dédié à part, il vous faut créer un nouvel espace. Rendez-vous dans le mode administrateur d’e-sidoc, puis votre portail > menus et rubriques > + créer > créer un espace. Pensez à choisir comme couleur de référence à cet espace : le rouge, couleur de Netflix qui mettra l’accent sur la proximité visuelle avec cette plateforme.
    Il ne vous reste plus qu’à intégrer vos sélections (cf. en bas de la page de gestion de votre nouvel espace) et de les agencer selon vos besoins.
N.B. : ce bookflix ayant pour vocation d'évoluer selon la période de l'année, les besoins de service, etc. certaines sélections seront amenées à ne plus y apparaître. Ne les supprimez surtout pas définitivement !
L'avantage d'utiliser e-sidoc est de pouvoir ressortir de ces tiroirs d'anciennes sélections (et donc de gagner du temps). Le moment venu, vous pourrez les refaire apparaître après les avoir actualisées.
  • Step 4 : mettre les formes
    Que serait un « tudum-like » sans l’iconique logo ! Voici une application en ligne pour générer du texte à la manière de Netflix. Choisissez l’effet « Style-concaveB » pour avoir le résultat escompté.
    Comme vous l’avez certainement constaté sur l’e-sidoc de mon collège, mon tudum-like ne s’appelle pas bookflix mais CDIflix. Encore une fois, ce choix n’a pas été fait à la légère. Il me permet aussi de mettre en avant des ressources autres que des livres !

Maintenant, il ne vous reste plus qu’à vous lancez!

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