L’être humain du CDI
Bonjour à tous,
Non, je n’ai pas disparu pour aller vivre dans une galaxie lointaine. Je sais que j’ai pris mon temps pour ce nouveau poste, mais j’ai de très bonnes raisons. La preuve en trois points :
- Après des mois de travail pour la titularisation (MEEF2 + mémoire + inspection), j’ai eu besoin de faire un break,
- J’ai enfin pu me réinstaller avec ma moitié et nous avons réaménagé ensemble dans un nouvel appartement. La réinstallation a été plus longue que prévue. C’est ça quand on décide de retaper des meubles ou de les faire soi-même (bien sur le papier, plus long dans la réalité),
- J’ai un nouveau projet sur le feu, qui a nécessité un temps certain de travail (en fait, j’ai co-écrit un livre).
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Ce poste, je l’ai imaginé des milliers de fois. Autant vous dire que cela fait longtemps que je veux le faire (c’est-à-dire depuis que j’ai créé MétaDoc). Vous n’êtes pas dupes : MétaDoc n’est pas mon nom. Quoi ? mais c’est pas possible (cris de la foule hystérique, panique, le ciel se déchire, la Terre explose, clap de fin).
Plus sérieusement, si vous me suivez, vous avez dû remarquer que je divulgue rarement des informations sur ma personne. Vous ne connaissez ni mon nom, ni ma tête, ni même où je vis (ou peut-être une vague idée).
Pourquoi ce choix ?
Lorsque j’ai créé MétaDoc, je commençais mon année de stage. Dans ce contexte, je ne voulais pas que mes activités sur les RSN (réseaux sociaux numériques) interfèrent sur l’avis que mes formateurs et mon inspecteur académique pouvaient se faire de moi.
De plus, durant le MEEF2, j’ai pu constater que la question de l’identité numérique est souvent revenue chez mes camarades de promo. Nous avions presque tous des pseudos sur les RSN. Leur motivation à agir de la sorte était la même que la mienne : la crainte d’un jugement réprobateur de la part des formateurs et des IA-IPR.
Pourquoi MétaDoc ?
Je ne vais pas vous expliquer la signification de mon pseudo, ce qui n’est pas super intéressant (j’étais debout sur mes toilettes en train d’accrocher une horloge, je suis tombée et ma tête a heurté la chasse d’eau, c’est en me relevant que j’ai eu l’idée de construire le convecteur temporel qui… ah, non, c’est l’histoire d’un autre Doc). Ce qui est plus intéressant est le choix de mon personnage de MétaDoc.
Je dis que MétaDoc est un personnage, car il ne m’est pas semblable. Pourtant, avec le temps, j’ai l’impression qu’il est devenu une part de moi. MétaDoc m’a permis d’avancer sur certaines réflexions personnelles et de me positionner professionnellement. Finalement, de personnage inventé, MétaDoc est devenu mon double : une sorte de côté face de ma personnalité qui renvoie à toute mon ambivalence.
Dans mon imaginaire, MétaDoc est un professeur-documentaliste bourru, fumeur de cigares et buveur de whisky (mon goût immodéré pour les livres d’Hemingway ne doit pas être pour rien dans cette image). Dans la vraie vie, je me déplace à trottinette (électrique, svp), je ne fume pas et je préfère les gros rouges qui tâchent : un bon verre de merlot qui laisse des traces sur ma table et mon rouge à lèvres qui en fait sur le col de mon chéri (pardon, ma moitié). Oui, MétaDoc est un peu mon Mister Hyde et moi, petite professeure-documentaliste que je suis, le Doc Jekyll.
Merde, MétaDoc, c’est une fille ?!!?
Au final… je ne me sens pas plus « dame du CDI », que je n’étais avec MétaDoc « mec du CDI ». Je suis un être humain qui œuvre au sein d’un espace documentaire dans le but de guider et de former les élèves.
Cette révélation m’enlève-t-elle ma crédibilité (si tant est que j’en ai une) ?
J’espère que cela ne vous donne pas l’impression que je vous ai dupé pendant un an. J’ai uniquement voulu me protéger en mettant le plus de distance possible entre mon moi-réelle et mon moi-numérique le temps de mon stage. Si cela blesse, agace ou provoque de l’incompréhension, je m’en excuse. Cela n’était pas mon but.
Je voulais faire ce poste depuis longtemps… Je le fais maintenant, car je trouve que le timing est bon (après ma titularisation). Cela rendra plus simple mon écriture : pendant un an, je me suis évertuée à ne pas mettre les accords, voire à faire des tournures de phrases improbables pour ne pas avoir ce problème OU j’en suis arrivée à me demander si certaines de mes followers ne trouvaient pas que j’étais un « mec relou ».
Non, je suis juste une nana relou,
pardon un être humain un peu casse-pied…
qui vous salue en cette reprise tardive de MétaDoc.